Lundis en Commun #5 : Lancement des groupes de travail et accompagnement des élu.e.s majoritaires

27 mai 2020

Lundi 18 mai 2020, 70 personnes se sont retrouvées dans […]


Lundi 18 mai 2020, 70 personnes se sont retrouvées dans le cadre des “Lundis en Commun” organisés par Action Commune autour de deux thématiques :
1. Créer deux premiers groupes de travail autonomes entre les listes participatives, élus et collectifs citoyens autour d’objectifs ou de thématiques précis (ateliers 1 et 2).
2. Organiser une rencontre entre les élu.e.s de la majorité qui ont gagné en mars 2020 pour construire avec eux l’offre d’accompagnement d’Action Commune (atelier 3).

Atelier 1 : Lancement du groupe de travail “On fait le bilan — Rétrospectives”.
Atelier 2 : La politique par la preuve : qui sont et que font les mouvements d’action sociale municipale ?
Atelier 3 : Quels besoins d’accompagnement pour les communes municipalistes ?

Voici le résumé des 3 ateliers :

ATELIER 1 : Lancement du groupe de travail “On fait le bilan — Rétrospectives” animé par Simon Chabasse de la liste de Nantes en Commun, avec l’intervention des listes participatives de Montpellier et Nantes.

Description : La période électorale fut particulièrement riche d’enseignement pour les listes municipalistes. Organisons-nous pour en tirer des enseignements collectifs et les diffuser !

3 questions soumises aux participants lors de cet atelier :

  1. Avez vous mis en place une démarche de bilan de votre campagne ? Aimeriez vous le faire ? Que vous manque t-il ?
  2. Qu’est-ce que j’aimerai raconter de mon expérience à des personnes dans d’autres listes ou collectif ? Qu’aimeriez-vous apprendre d’autres collectifs ?
  3. Comment-on pourrait s’organiser pour poser ces questions aux plus grands nombres de liste puis pour diffuser les résultats ?

Les participants à l’atelier ont partagé le besoin de revenir sur la vie d’un collectif de citoyens et la campagne menée, sur ce qui a bien marché et ce qui n’a pas marché pour faire mieux par la suite, progresser, pour documenter et ne pas repartir de zéro et ainsi en faire profiter d’autres listes qui voudraient se lancer. A travers ces bilans, l’objectif est aussi de savoir comment faire pour fédérer un collectif. Avec tous ces questionnements -qui sont aussi des objectifs- se pose la question de l’après et le sens que prendra la constitution d’un groupe national qui voudra travailler dessus.

A été aussi largement partagé le besoin de lever les tensions. Ces rétrospectives, ces bilans se sont fait selon différentes méthodes et parfois selon différents cercles (des plus impliqué.e.s jusqu’au collectif le plus large), par questionnaires en ligne, par contributions, par entretiens en visio.

Le premier enseignement que l’on peut tirer de tous ces bilans est la nécessité de bien anticiper les tensions pour qu’elles n’explosent pas le collectif. Le deuxième enseignement important est la nécessité d’être très clair sur l’objectif poursuivi dès le début. En effet, certaines tensions peuvent venir de l’objectif final de la liste : constitue-t-on une liste vraiment pour gagner une élection ou bien pour apporter une réponse nouvelle, faire bouger les lignes, peser dans les débats ? De là se pose la question délicate de la stratégie du collectif (quel électorat viser par exemple).

Il n’y a pas de réponse miracle, on s’aperçoit vite que les situations sont très variables d’une liste à l’autre, d’une commune à l’autre et que les méthodes, outils, stratégies sont reprises pour être adaptées localement. Peut-être que cela aurait un sens de travailler entre grandes villes/métropoles d’un côté et communes plus petites de l’autre ?

Il y a foule d’idées à partager, notamment sur :

  • le processus de constitution de la liste ;
  • les modalités de décisions ;
  • comment faire une campagne différente pour montrer qu’on est des listes participatives, municipalistes.

Dans le but d’une rétrospective commune et pour que celle-ci ait un sens, il faut que l’objectif soit bien défini en amont. C’est important de se poser, de faire un bilan et par-là de garder des traces car ce que ces listes participatives font est une expérience unique. Les partis ont déjà les modalités de partage entre eux, sont structurés. Or les listes participatives marquent un tournant dans l’histoire de la France ! Dresser et documenter un bilan à un niveau national est donc fondamental. Ne serait-ce que pour montrer qu’il y a des listes qui se sont constituées lors de ces élections municipales sur des valeurs démocratiques fortes, qu’elles peuvent constituer un réseau en France, pour inspirer d’autres mouvements pour que tout le travail qui a été fait serve à d’autres (processus et méthodes de constitution de liste, désignation de la tête de liste, méthode d’ordonnancement, constituer et faire vivre un collectif, etc.). Montrer aussi et surtout, le plus joyeux, car c’est ce qui motive les gens, les rapproche du collectif et de la politique.

ATELIER 2 : La politique par la preuve : qui sont et que font les mouvements d’action sociale municipale ? animé par Karim Bouhassoun de la liste bisontinesbisontins de Besançon.

Description : Dans plusieurs villes de France, des mouvements politiques d’un nouveau genre, libres et indépendants, s’invitent dans le débat mais aussi et surtout agissent pour transformer le quotidien à leur échelle. Sans demander de subvention ni d’autorisation, ils font leur part pour une ville meilleure, une société plus égalitaire, plus écologique, plus fraternelle. Cet atelier vous permettra de comprendre ces mouvements et de décliner sur votre territoire ces pratiques qui font leur preuve : actions sociales, écologiques, débats publics, collectes solidaires, financement d’équipements publics…

Comment passer de l’idée à l’action, mobiliser son réseau, trouver des financements, mettre en pratique des savoir-faire et des ressources dormantes ? L’atelier sera illustré par des actions déjà menées (concerts solidaires, rencontres sportives police/jeunes, financement d’un piano pour un hôpital, formations gratuites au manger bio et local avec un chef étoilé…). Il sera aussi un temps pour recueillir vos propositions en vue de la naissance d’un groupe de travail des mouvements locaux d’action sociale et sur la diffusion de ces pratiques d’intérêt général ou local.

L’objectif de l’atelier de ce soir est de lancer un groupe de travail, de partager nos méthodes, de lancer des actions concrètes et de se coordonner entre villes.
Volonté de mettre en place des actions qui partent des envies des habitants.
Exemples d’actions mises en place dans les communes :

  • “Sociosport” pour convaincre des acteurs qui s’ignorent d’habitude de jouer un match ensemble.
  • répare café
  • ramassage de déchets dans la ville
  • balade en vélo dans la ville
  • relocaliser les achats
  • être autre chose qu’une ville dortoir
  • à l’occasion de la journée de la femme : faire danser les garçons et faire faire de la boxe aux filles.

ATELIER 3 : Quels besoins d’accompagnement pour les communes municipalistes ? animé par Tristan Rechid, avec l’intervention de Ondine Baudon et Thomas Simon d’Action Commune.

Description : Action Commune est en train de regrouper des partenaires pour proposer un accompagnement aux collectifs, assemblées d’habitants et nouveaux élu.e.s qui viennent de gagner les élections et qui veulent transformer la démocratie locale dans leur commune.
En cohérence avec les principes de coopération que nous pratiquons, nous vous invitons à venir échanger dans le cadre de cet atelier, sur une première proposition de modèle économique pour Action Commune afin d’être en capacité de répondre aux besoins d’accompagnement et aux ambitions de mise en réseau des communes municipalistes.

15 participants à cet atelier.

L’accompagnement :
– 1 formation en présentiel de deux jours avec Tristan Rechid ;
– 1 référent dans l’équipe d’Action Commune pour vous accompagner tout au long de l’année
– 1 plateforme de participation Decidim sur mesure pour votre liste ou collectif (+ mise en lien avec des développeurs),
– mise en réseau tout au long de l’année avec d’autres communes et élus (une session de séminaire et d’ateliers en ligne mensuel et un grand événement annuel rassemblant tous les membres du réseau).

Quels besoins pour vous ? :
Pour ceux qui sont encore en campagne :
– comment relancer la campagne ?
– comment se redynamiser pour le second tour ?

Pour ceux qui se préparent à prendre leurs fonctions à la Mairie :
– comment on met en œuvre nos projets d’une mairie participative ? Quelles prochaines étapes ? Comment redéfinir le rôle d’un maire ? => besoins de formations, manque d’outils pour la mise en pratique ;
– gérer les tensions dans les groupes ;
– rendre clair notre schéma de gouvernance et nos méthodes auprès de l’équipe municipale et des habitants ;
– il nous faut rapidement rédiger le schéma de fonctionnement municipal : besoin d’accompagnement.

Pour ceux qui sont dans l’opposition :
– on ne se considère pas comme opposants mais plutôt comme minoritaires. Cependant, sur certains sujets on sera obligés d’être en opposition. On va avoir besoin de discuter avec d’autres communes sur les aspects juridiques où on veut faire progresser la démocratie. On est ouverts et interessés pour discuter avec vous tout au long de l’année avec les élus de l’opposition et les formes de contre pouvoir constitués dans les communes.

=> Tour de clarification :
Question Michel : Quand on n’est pas élu mais qu’on est un collectif, par quel principe on peut adhérer et bénéficier de l’accompagnement ?
Réponse Thomas : On est en train de lancer une plateforme de dons sur Tipeee.
Question Sabine : Pour les 37 communes que vous avez accompagné lors des élections, comment s’est passé l’accompagnement ? Il y a eu une adhésion ?
Réponse Thomas : On les a accompagné gratuitement. Au début Action Commune marchait sur du bénévolat et maintenant mécénat, ce qui a permis de financer 2 salaires pendant 6 mois. Mais pour l’après élections, il nous faut trouver un mode de financement autonome et pérenne. D’où les adhésions.
Question Laurent : La plateforme participative Decidim que vous proposez dans l’offre d’accompagnement c’est pour collecter les idées des citoyens?
Réponse Thomas : Le site Decidim est une plateforme numérique en open source (créée par Barcelona en Comù). Nous voudrions concevoir ce site sur mesure pour vous, pour que le maximum de personnes puisse utiliser ce site facilement et développer la participation numérique en complément de la participation “physique” dans vos communes.

Question JM Hucelin : Quelle est la plu value pour nous de passer par Action Commune pour mettre Decidim en place ?
Réponse Thomas : Le Decidim Action Commune appartiendrait a tous, ce serait un commun. Vous n’auriez pas besoin d’un groupe de geek pour développer votre site. La communauté Action Commune concevra un site duplicable pour toutes les listes et collectifs.
JM : C’est un outil difficile d’accès qui prend du temps à mettre en place. Honnêtement est ce qu’on peut s’en servir seul ou on a vraiment avantage à passer par vous ?
Thomas : La liste participative de Nantes en commun a essayé de mettre en place leur Decidim mais ils n’y sont pas parvenu. C’est eux qui sont à l’initiative de passer par Action Commune pour mettre en place tous ensemble un Decidim sur mesure pour nous les listes et collectifs.

Question de Camille : Qui sont les salariés d’Action Commune, qui sont les prestataires ?
Réponse de Thomas : Action Commune apporte des formations d’outils de démocratie interne. On est dans un réseau avec d’autres acteurs : on aimerait être là pour vous faire gagner du temps en vous redirigeant vers les organisations et prestataires les plus pertinents. On est là aussi pour vous mettre en relation avec des pros qui peuvent vous aider à vous former et mettre en place des fonctionnements participatifs et inclusifs durables et ambitieux.

Question de Benjamin : Comment vous situez-vous par rapport aux formateurs/animateurs des collectivités ? Même style ? pas du tout ?
Réponse de Tristan : On essaye d’aller creuser un peu plus loin que la concertation. Les formations qu’on vous propose sont plus ambitieuses dans la recherche démocratique, vous aurez sûrement du mal a trouver ce niveau d’ambition de changement chez les autres consultants. Notre fibre : très expérimental, éducation populaire, on va loin dans l’expérimentation tout en restant réalistes sur les objectifs. Aussi, la mise en réseau entre vous-communes qui souhaitent opérer ce changement de schéma de gouvernance-vous permet de trouver des solutions et des retours d’expériences entre vous. On arrive de manière très pragmatique dans la mise en oeuvre d’expérimentation.

Question de Benjamin : Y a t-il une obligation de résultats, dans la mise en place l’outil démocratique pas la municipalité ?
Réponse de Thomas : On cherche la sincérité dans la mise en place des moyens mais pas l’obligation de résultat bien entendu. Le plus important c’est que vous essayiez, que vous mettiez en pratique cette volonté de changement. Bien sur il y a aussi le devoir d’erreur car on va tenter des choses ambitieuses -mais sécurisées- ensemble.

Tour de ressenti (2 mn chacun):

Julien : L’offre est bien calibrée, elle correspond à nos besoin. On aura effectivement besoin de se faire accompagner. C’est important d’avoir des gens qui nous font prendre du recul sur nos pratiques, qui nous font poser les bonnes questions. On a pas pris le temps de travailler notre gouvernance actuelle et future mais on n’a pas de schéma très précis. Si on gagne, il faudra rapidement qu’on définisse des règles de fonctionnement. Mais aussi qu’on arrive à rendre lisible la manière dont on fonctionne aux habitants. On n’est pas bons là dessus pour l’instant. Concernant Decidim, nous, même si on a de geeks dans l’équipe on n’a pas les moyens pour l’instant de le faire tout seul donc ça nous intéresse beaucoup dans votre pack. Aussi, on a besoin de concilier l’exigence de résultats et l’exigence de rapidité sur certains sujets sur lesquels on est très attendus par les habitants. Un accompagnement est donc le bienvenu.

Rudy : Le plus compliqué pour les communes muncipalistes souvent c’est l’essoufflement des acteurs et la motivation des électeurs pour participer à la vie du village et de la ville. Ce serait bien que vous réfléchissiez à cette question de l’essoufflement sur la durée du mandat.

Michel Devrieux : Le format SCIC d’Action Commune me plaît. J’attend beaucoup de la mise en réseau avec les communes qui ont déjà de l’expérience pour qu’elles aident les communes qui débutent.

Laurent : Nous on est une liste qui a été élue au premier tour. On a déjà dans nos tête un schéma et mode de fonctionnement, une représentation claire de ce qu’on veut faire. Maintenant élus, on doit mettre ça rapidement en place. On a effectivement besoin d’accompagnement.

Remarque Tristan : L’accompagnement sur mesure qui apparaît à chaque fois.

Dominique : J’ai trouvé votre présentation très rassurante. même si on a bien travaillé avec le collectif sur la charte c’est quand même une grande aventure et je trouve ça rassurant. Pouvoir sortir la tête du guidon, grâce à votre accompagnement c’est super intéressant. Maintenant, il faut en parler avec le reste du groupe, essayer de les convaincre. Si on gagne ça nous aiderait. Les gens attendent beaucoup de nous, mais on a besoin aussi réciproquement d’eux pour appliquer notre programme de démocratie locale.

Marie-Jocelyne : L’offre est très intéressante, me semble complète. Et de plus elle est adaptable. On a déjà bénéficié d’une formation avec Tristan. On a également fait des formations complémentaires et qui vont travailler dans l’observatoire (conseil des sages). on m’a désigné pour être la Madame participation de la liste sauf que moi j’ai besoin de formation personnelle. J’ai besoin de trouver ma place dans ce pack là.

Jean-Michel : On est ambitieux sur la question de transformer la démocratie mais avant tout prudents, on préfère y aller pas à pas. L’offre ne me semble pas chère, nous sommes une commune de 2000 habitants, 1000 euros par mois me semble tout a fait abordable. D’autres questions que le participatif se posent, par exemple, notre articulation avec la communauté de communes, on aurait besoin d’être accompagnés la dessus aussi. Très content pour Decidim. Reste à convaincre mes colistiers !

Sabine : Je découvre que vous avez accompagné 37 listes pendant la campagne ! Si j’avais su on vous aurai beaucoup sollicité. Nous on a beaucoup d’attente des gens et ça nous fait peur. Beaucoup n’ont pas de notion de ce qu’est la participation collective, ils conçoivent la participation comme “apporter son idée sans réfléchir et sans partager avec les autres”. On a besoin de partager des règles du jeu claires et une culture de la participation du faire ensemble.

=> Documents annexes de l’atelier :
Offre d’accompagnement Action Commune à destination des municipalités, des collectifs et des assemblées citoyennes.
Action Commune